CHTI

CR de Félix

Prenant l'autoroute vers Arras fin décembre 2005, je me disais, en voyant les collines, qu'il était temps d'y poser ses roues en cette région dont on me disait tant de bien.
Chtiman m'en donnera l'occasion.
R.V. est fixé à 08.00' à Angres pour un départ aux premières lueurs de l'aube, vers 08.30' (on aurait pû partir plus tôt vu l'efficacité d'un important dispositif d'éclairage de Noël).
Sur l'autoroute, difficile à la fois de regarder la route et les instructions détaillées de Chtiman (d'autant plus que les autoroutes françaises sont peu ou mal éclairées). Chtiman - le hasard fait bien les choses - me dépassera et me conduira à bon port. Arrive Flag puis Bobby, dont le vélo est sale. Il le nettoyera à la station-lavage de la grande surface où R.V. était donné. Mal lui en prendra.
En route vers 08.25' pour 38 km intenses.
Chtiman imprimera de suite un rythme soutenu qu'il ne quittera jamais, conservant jalousement la première place tout au long de la sortie. Sortie d'Angre par une première montée en bitume qui me rappelle que ma condition physique n'est pas maximale et que j'ai 45 km dans les cuissots de la sortie de la veille.
Bobby est à la peine : des problèmes mécaniques. Son vélo gèle. En effet les températures sont négatives, même si le soleil est omniprésent. Sur quasi tout le parcours le sol est gelé, dur comme de la pierre. On trouvera çà et là quelques congères.Quelques portions seront certes boueuses, et bien boueuses, défoncées qui plus est.
De suite, Chtiman nous dira tout le bien qu'il pense de sa toute fraîche Tora.
Un montée bien raide en bitume vers l'abbaye du Mont Saint-Eloi d'où la vue est superbe.
Il fait tellement froid qu'il y a de la glace sur mon bonnet.
A la sortie du village, dans le bois, une descente rapide suite d'une remontée bien raide qui nous mène sur des chemins engravillonnés ou en caillasse. Cà monte, çà descend. Le terrain est exigeant physiquement. Les ornières gelées laissées par les engins agricoles sont piégeuses.
De la forêt, des champs. Des sentiers, des voies agricoles. C'est un parcours très varié.
Chtiman qui pense à tout nous a prévu une collation prise le long d'un cimetière militaire.
J'avoue une déficience dans le second tiers du parcours qui sera d'ailleurs plus boueux.
Mes shimano gelées ne me permettront pas de déclipser dans un chemin forestier défoncé et gras : mon jusqu'auboutisme me vaudra deux gamelles.
Quelques singletracks virevoltant dans les bois marqueront les esprits. Flag s'envole dans la moindre montée.
L'on devise de la chute de Red, de la crevaison de Dahu.
Chtiman nous propose de choisir le chemin à une bifurcation : nous optons pour le tracé à la pente douce mais longue. Décision malencontreuse.Au détour d'un coude du chemin, je découvre la longue montée. Nous en sommes à 32 km. Cette vision me sape le moral. Mes quadriceps tirent. Je suis sur le bec de selle. L'air froid me martyrise les poumons. Monter en ne regardant que ses pneus. Monter à la force de la volonté. Je lève quand même les yeux : Chtiman et Flag ont mis pied à terre. J'en fais autant.
Nous passerons à côté du Mémorial de Lorette. Impressionnant. Le temps passant, nous descendrons avec un vent glacial par la route jusque Angre où la seconde partie du ravito nous attends.
Merci pour cette sortie. Je reviendrai. Promis. Plus affûté néanmoins.